Numéro après numéro, notre Revue de l’Académie de Béarn s’affirme comme l’organe représentatif de l’Académie. Sa ligne éditoriale se dessine avec toujours plus de netteté, portée par une exigence : celle de concilier l’ancrage local et l’ouverture au monde.
Le défi n’est pas mince. Depuis que le monde est devenu un grand village, le petit – avec son clocher, l’horizon des montagnes et le frémissement de ses gaves – se trouve pris dans une même temporalité. La « petite patrie » et le vaste monde ne s’opposent plus : ils s’interpénètrent, dialoguent, se répondent. Il n’est plus de refuge hors du monde, même pour l’art, la science ou la littérature.
C’est donc tout naturellement que notre Revue de l’Académie de Béarn explore ce lien subtil entre « ici » et « ailleurs ». L’« ici », c’est le Béarn. L’« ailleurs », cette fois, c’est la Chine. Mais une Chine abordée sous des angles inattendus : l’histoire et la politique, certes, mais aussi la peinture, la philosophie, la religion, le quotidien et ses plaisirs.
A priori rien ne relie historiquement la Chine, le grand monde situé à l’extrême de l’Orient, et le Béarn, la petite patrie ancrée dans la culture occidentale ! Mais, en 2016, lors d’une visite de l’Ambassadeur de Chine à Pau, François Bayrou fit cette réflexion : « Il est dans le tempérament chinois et béarnais de choisir de préférence la discrétion. » Il n’est point étonnant alors que Pau et Xi’an soient jumelées depuis presque quarante ans !
« La Chine si près, si loin », lisait-on dans La République des Pyrénées en 2015. Cette formule fait toujours sens, tous les jours. Car, même s’il y a des détracteurs – la politique et l’économie n’aident pas toujours l’amitié entre les peuples, contrairement à la culture –, le monde doit être ouvert pour la petite patrie qu’est le Béarn, soucieuse de tisser une amitié par-delà les monts Qinling et les Pyrénées, dans un esprit humaniste !
Tradition et modernité, ouverture à l'Ailleurs du monde à partir de l'Ici béarnais, tels sont les piliers de l'Académie de Béarn, fondée en 1924 dans l'esprit de l'Académie Royale de Pau au 18e siècle et abordant tous les savoirs : littéraire, artistique, scientifique, économique et historique. |
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